Compte Numéroté en Suisse: La Réalité en 2019

Si vous rêviez d’ouvrir compte bancaire secret en Suisse, vous devez savoir que comme dans la plupart des pays européens (Luxembourg, Belgique, Andorre, Liechtenstein…), la législation a changé. La réalité du compte sans identité n’est plus la même. Retrouvez ici les réponses à vos principales questions sur l’ouverture d’un compte bancaire offshore anonyme et discret.

Puis-je ouvrir un compte anonyme ?


Ce n’est pas l’ouverture d’un compte bancaire qui pose problème. En tant que citoyen européen adulte, vous avez tout à fait le droit de le faire. C’est d’ailleurs la même chose pour les sociétés.

Toutefois, vous devez respecter la législation de votre pays d’origine.

Qu’est-ce qu’un compte secret ?

La Suisse, il y a encore quelques années, était connue pour ses comptes numérotés, où seul le directeur de la banque avait accès à l’identité des clients.

On l’appelait le compte à numéro. Vous pouviez l’ouvrir avec juste un nom d’emprunt ce qui vous permettait de garder un anonymat presque complet.

Est-il toujours possible d’en ouvrir un ?

Cette procédure un peu « spéciale » n’existe plus. Maintenant, pour ouvrir un compte en Suisse, même si vous êtes très riche, vous devrez le faire avec votre passeport.

Ce sont les lois internationales qui ont changées les règles, et qui ont poussées les banques suisses à demander la preuve de l’identité de leurs clients, même s’il ne s’agit pas d’opérations offshores, de blanchiment ou d’évasion fiscale !

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La vérification de l’origine des fonds

Si votre identité est maintenant connue de tous, il en va de même pour l’origine des fonds que vous allez déposer sur votre compte.

On va donc vous demander d’où vient l’argent, mais aussi de le prouver à l’aide de tous documents pouvant justifier de l’origine de vos avoirs.

Faire la différence entre la confidentialité et le secret

La Suisse a toujours été reconnue pour savoir respecter la vie privée mieux que n’importe quel autre pays. C’est notamment pour cela que nombreux sont ceux qui font confiance à ses banques pour gérer leur patrimoine.

Rappelons que la protection de la sphère privée est indiquée dans la constitution fédérale suisse (art. 13 CF et article 47 de la loi fédérale sur les banques et les caisses d’épargne).

Les suisses on toujours été très attachés à cette confidentialité liée à toutes les questions d’argent, et les clients étrangers en ont profités longtemps.

Là où l’humain prend toute sa valeur

Un banquier suisse, par nature, est donc une personne qui élève la discrétion au rang d’un art. En tant qu’étranger, vous pouvez donc compter sur lui pour être le plus discret possible.

Les limites à la confidentialité

Si vous faites l’objet d’une enquête pénale ou fiscale, alors ce secret relatif ne vous protégera plus.

La levée du secret bancaire


Les états ont mis en place un système de coopération qui leur permet de demander à une banque suisse la levée du secret bancaire, notamment en cas de fraude ou de délit. Les informations bancaires sur les étrangers qui possèdent un compte en suisse doivent ainsi être transmises aux pays concernés.

Un échange d’information existe donc maintenant entre les états (Échange Automatique Des Données), et c’est l’OCDE qui fait maintenant la pluie et le beau temps sur ce sujet sensible.

L’échange est automatique

Il l’est devenu. Les choses se font « naturellement », sans que personne n’est à en faire la demande, comme c’était le cas avant. De la même façon, plus besoin d’avoir un accord bilatéral entre 2 pays. Il suffit d’avoir signé les accords relatifs à l’AEOI.

Cette liste des citoyens qui possède un compte à l’étranger est envoyé une fois par an. Toutes les transactions financières sont maintenant transparentes. Vous ne pouvez plus échapper à l’imposition dans votre pays.

Pas pour tout le monde

Les suisses bénéficient encore de cette relative protection qu’est le secret bancaire. Ils peuvent encore ouvrir un compte anonyme, appelé « compte numéroté ».

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La liste des paradis fiscaux qui ont récemment signés l’accord sur l’envoi automatique des informations

Sous la pression des états qui ont une fiscalité énorme (je ne cite personne), elle s’allonge. Récemment, ces états à la réputation sulfureuse sont rentrés « dans le rang » :

  • Bermudes.
  • Chypre.
  • Iles Caïmans.
  • Ile de Man.
  • Jersey.
  • Guernesey.
  • Luxembourg.
  • Seychelles.
  • Andorre.
  • Belize.
  • Hong Kong.

Quelles sont les informations échangées ?

Celles qui peuvent vous identifier : nom, adresse, pays de résidence, banque en Suisse, revenus des capitaux.

Le secteur bancaire suisse est impacté

Cette « éradication » du secret bancaire a eu de grosses répercussions sur le secteur, notamment en Suisse, qui a vu le montant des dépôts dans ses établissements financiers chuter. Les banques privées (private banking), qui gèrent les grands comptes des clients étrangers, ont particulièrement été impactées.

Pour remédier à cela, les frais de fonctionnement ont augmenté, et la rentabilité des placements a baissé. La Suisse est l’un des pays au monde où le taux d’intérêt sur les placements est le plus faible.

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L’exception à l’échange automatique des données

À ce jour, échappent à la déclaration automatique les comptes des entreprises, et ceux des particuliers qui ont un solde inférieur à 100 000 €.

Par contre, le volume de votre patrimoine financier ne sera pas communiqué. Juste l’existence du compte.

La répartition des avoirs est presque entrain de devenir un sport national…

Pourquoi il n’est pas facile de vivre avec un compte numéroté ?


Si vous cherchez à être le plus discret possible, il ne suffit pas d’être le client anonyme d’une banque. Cela suppose aussi de ne pas recevoir de courrier bancaire à votre adresse personnelle, ou de ne pas régler vos achats avec un chèque ou une carte bancaire à votre nom.

Difficile également de faire des virements de compte à compte si vous voulez rester discret, ou de vous servir du portail internet de votre banque (ou alors avec un bon VPN). Bref, vous l’avez compris, c’est toute une infrastructure à mettre en place, et l’époque ne permet plus de dépendre d’un seul conseiller ou du directeur d’agence.

Le compte numérique est-il un compte secret « déguisé »


Ouvrir un compte numérique vous permet de bénéficier d’une confidentialité supplémentaire par rapport à un client « classique ».

S’il n’est pas « anonyme », toutes vos opérations bancaires se feront sans que votre nom n’apparaisse. Il sera remplacé par un code. Cela vous assure confidentialité et sécurité, puisque seuls quelques employés de la banque connaitront la personne qui « se cache » sous ce numéro.

Peut-on faire des virements avec un compte numérique ?

C’est actuellement la limite du procédé. Vous pourrez faire des virements à l’intérieur de la Suisse, mais pas vers un autre pays. Les règles actuelles stipulent qu’un virement entre 2 pays comporte un nom et une adresse.

La Carte bancaire prépayée anonyme en Suisse


J’en parle car vous êtes nombreux à m’avoir demandé de le faire. Cette carte offshore existe, et est proposée par FBSB Banking.

Il s’agit d’une carte de débit internationale (Visa ou MasterCard) en Euro complètement anonyme. Avec elle, vous pouvez faire des retraits ou payer vos achats partout dans le monde.

Les avantages

  1. Pas besoin d’avoir un compte bancaire « classique ».
  2. Carte associée à un IBAN.
  3. Rechargement par virement bancaire (SWIFT ou SEPA).

En conclusion, nous pouvons l’affirmer : le secret bancaire est officiellement terminé en Suisse pour les étrangers qui possèdent plus de 100 000 €  sur leur compte.